23 décembre 2008
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18:30

Il faut parfois laisser dormir ses souvenirs plutôt que de les raviver.
Hier après midi je me suis replongé dans "L'Exorciste 2 : l'hérétique" réalisé par John Boorman lui-même (vous ne rêvez pas) et j'ai faillit tomber de ma chaise (enfin du fauteuil).
J'ai eu l'occasion de le voir en pleine adolescence et j'avais plutôt apprécié la suite du légendaire long métrage de William Friedkin.
Mais depuis lors les années ont passé. Comme tout cinéphile averti j'ai construit mon propre univers cinématographique, j'ai lu, j'ai appris à mettre les oeuvres en perspective. Avec le temps nous apprenons la valeur d'un jugement critique, nous articulons un raisonnement à partir d'un patrimoine qui se bâtît jour après jour. Et parfois il s'avère que nos coups de coeur de jeunesse, nos centres d'intérêt de l'âge ingrat aient quelque peu "vieilli".
Je sais très bien que comparer entre eux les différents volets d'une saga n'est peut être pas la chose la plus pertinente à faire mais quand un film du calibre de "L'Exorciste", entré de plein pied dans la légende du 7ème art, une séquelle (mot incontournable de nos jours) ne peut faire que pâle figure.
C'est justement l'impression que m'a laissé ce nouveau visionnage. Un long métrage poussif qui tente en vain de faire un lien avec l'icône du cinéma d'horreur.
Le scénario est alambiqué, inintéressant au possible. Nous avons le droit à une compilation de situations qui devraient nous faire peur mais c'est plus le rire qui nous guète. Nous voguons dans des contrées africaines mystérieuses, côtoyons des nuées de sauterelles maléfiques et Regan (Linda Blair) tente enfin (et en vain ?) de se débarrasser de l'ignoble Pazuzu.
J'ai même trouvé que le long métrage tentait de se rapprocher de la saga "La malédiction" dans le twist final. Quand à la composition de Richard Burton (dans le rôle du Père Lamont) elle ressemblait à s'y méprendre au personnage inquiétant et figure centrale de l'excellent "La grande menace". L'acteur gallois y était excellent alors que sa composition dans "L'Exorciste 2 : l'hérétique" fait plutôt penser an champ du cygne.
L'histoire ne déchaîne pas vraiment les passions. L'ennui est mortel. La réalisation de John Boorman est désespérément plate. Les scènes d'hypnose sont trop répétitives et les allers-retours passé présent manquent d'inspiration.
Pour une fois je peux dire que les effets spéciaux sont vraiment en bois. Les maquillages de Regan possédée sont hilarants et la destruction finale de la maison de Georgetown ressemble à une attraction de parc à thème.
Mais le plus tragique dans cette histoire reste la participation de Linda Blair au film. Le sort qui lui était réservé dans "L'Exorciste" avait effrayé les spectateurs du monde entier alors que dans ce second volet elle fait peine à voir.
Son jeu d'actrice est sans aucune étincelle de vie et elle passe une bonne partie du long métrage à se balader sur une terrasse dans des tenues dignes de films pour adultes. La suite de sa carrière nous a prouvé que ses choix artistiques manquaient d'inspiration et de judicieux conseils.
Je pense avoir revu cet opus pour la dernière fois. Il arrive que ce soit le bon moment pour tourner la page.
ps : rien à voir mais j'ai appris hier en rédigeant cette chronique que l'affiche de "L'exorciste" avait été inspiré par un tableau de Magritte intitulé "L'Empire des lumières"

ps : rien à voir mais j'ai appris hier en rédigeant cette chronique que l'affiche de "L'exorciste" avait été inspiré par un tableau de Magritte intitulé "L'Empire des lumières"

