En matière de choix cinématographiques j'ai développé au cours de mon existence une certaine fidélité à l'égard de certains artistes. Je prend fait et cause pour des auteurs, des acteurs ou des réalisateurs. Aveuglément parfois je les suit là où ils m'entraînent.
J'ai lu des choses horribles, méchantes sur la qualité de "Sa Majesté Minor". Mais je me suis encore dit que la presse avait une fois de plus des comptes à régler avec Jean-Jacques Annaud.
Le cinéaste français appartient à un groupe restreint : celui des créateurs qui dérangent le microcosme de l'intelligenstia soit-disant culturelle de la rive gauche à Paris. Jean-Jacques Annaud tourne souvent à l'étranger avec des capitaux européens. Régulièrement l'éternel débat sur la "francité" de ses oeuvres ressurgit invariablement. C'est un débat stérile.
J'ai donc attendu quelques mois donc pour voir son dernier né et je dois dire que pour une fois je donne raison à ses détracteurs.
Pour être clair je n'ai pas trop bien saisi où ce que Jean-Jacques Annaud souhaitait faire avec "Sa Majesté Minor". Mais vous pourriez m'objecter que c'est la traditionnelle question "le pourquoi du comment" et vous auriez sans doute raison. Un long métrage doit il s'appuyer sur une explication logique ? Pas sûr.
Le scénario est inconsistant, l'histoire des plus minimalistes. J'ai trouvé que certaines situations étaient vraiment vulgaires voire obscènes. A se demander si le film n'est pas un vaste prétexte à toutes les débauches possibles. Le long métrage dure heure et trente minutes et j'ai du m'y reprendre à quatre reprises pour le terminer. J'ai même eu du mal à trouver mes mots pour écrire cette chronique. J'ai attendu huit jours (très rare de ma part) avant de rédiger ce petit billet.
Mon souhait était de prendre de la distance, d'essayer de nuancer la colère que je sentais monter en moi.
Sur ce coup là l'un des meileurs cinéastes français ma clairement déçu.
Il y a quand même quelques bonnes petites choses. Les scènes les plus réussies concernent les échanges entre Minor (José Garcia) et Satyre (Vincent Cassel, excellent). On peut être aussi sensible aux belles images ou à la plastique de Mélanie Bernier mais c'est peu, trop peu. Le reste du casting est affligeant d'inefficacité et de platitude.
Je n'aime pas tirer sur une ambulance ou sur un pianiste mais Monsieur Annaud, que je respecte infiniment, a donné lui-même les bâtons pour se faire battre.
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Tout à fait d'accord avec toi. Comme toi, j'aime le cinéma de J J Annaud et pensais qu'avec un tel sujet il aurait fait un film délirant et plein de créativité et j' ai découvert le néant ... j'ai<br />
quand même regardé jusqu'à la fin et quand le générique est apparu j'ai poussé un grand soupir de soulagement<br />
A +<br />
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