4 janvier 2008
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Mon année 2008 au cinéma a commencé de la plus merveilleuse des façons : aujourd'hui j'ai vu "La visite de la fanfare" réalisé par Eran Korilin
Le film raconte l'arrivée en Israël d'une fanfare de la police égyptienne venue jouer pour l'inauguration d'un centre culturel arabe. Mais suite à une erreur de parcours, la formation musicale se retrouve égarée dans une ville de province au fin fond du désert israélien. Les musiciens vont découvrir peu à peu certains des habitants de la bourgade, à commencer par la patronne d'un petit restaurant...
"La visite de la fanfare" est un film magnifique, d'une intensité poétique incroyable. C'est un film israélien certes, mais qui nous prouve qu'il y a d'autres manières de découvrir ce magnifique pays, au delà des reportages télévisés.
Ici point d'histoires de terrorisme ou de guerre, point de soldats en armes ou de checkpoints. Du bonheur uniquement.
Sur un plan purement plastique, l'isolement de cette ville se traduit à l'écran par de longs plans fixes sans musique ni dialogues. Une fois ce décors planté, le spectateur peut partir à la rencontre des âmes qui peuplent ce trou perdu.
L'intérêt principal du film réside dans la psychologie des personnages et des rencontres qui se produisent entre les protagonistes. Des situations embarrassantes précèdent ou suivent des moments assez cocasses (une leçon de drague exceptionnelle). Imaginez deux minutes l'arrivée de trois musiciens égyptiens dans une famille israélienne au moment du diner. Ils ne parlent pas la même langue, ils sont gênés mais la passion pour la musique les réunit un bref moment.
La musique sert de ciment culturel tout au long du film. Qu'ils soient arabes ou juifs, israéliens ou égyptiens, les hommes et les femmes peuvent avoir les mêmes centres d'intérêt.
L'une des forces du film tient aussi à la finesse des dialogues. A ces paroles qui portent en elles respect et tolérance s'opposent/se complètent des moments d'intenses silences. Des non-dits qui portent en eux des blessures personnelles profondément enterrées.
L'un des nombreux centres d'intérêt du film est le formidable jeu d'acteurs. Ronit Elkabetz (la patronne du restaurant) et Sasson Gabai (le chef de la fanfare) donnent un formidable tempo au film. Leurs conversations sont graves et légères à la fois. Les rôles secondaires apportent tous de la fraicheur, de l'émotion, de la profondeur. Aucun des personnages n'est caricatural. Tous par leur présence bonifient le film.
"l'arrivée de la fanfare" résonne comme un formidable message d'espoir. Et comme surtout une ode à la tolérance et au respect mutuel. Des hommes et des femmes de culture et/ou de confession différentes peuvent coexister côte à côte sans s'étriper.
"La visite de la fanfare" est un film à voir absolument en cette année 2008. Les personnages sont touchants, émouvants. On peut rire ou pleurer. les situations vous interpellerons forcément.
Ce n'est qu'un film après tout. La situation politique reste très instable. Mais le long métrage est une leçon de vie, une leçon de musique...
Une leçon tout court.