Comment faire autrement en ce dimanche d'élections ?
Ce soir à 21h15 sur France 3 (si l'horaire est respecté) un monument de cinéma : "Le Président" avec Jean Gabin.
Un regard sans complaisance sur le pouvoir et le monde de la politique. Un film magnifique. Un Jean Gabin au sommet de son art. Des seconds rôles d'une classe énorme (dont Bernard Blier). Un vrai régal. Une oeuvre maîtresse du cinéaste Henri Verneuil.
Je voudrais juste attirer votre attention sur la chaîne de télévision "Paris première" qui diffuse assez souvent de très bons films.
Ce soir c'est la fin du cycle Jean Gabin avec la projection à 20h50 du film "les grandes familles" où il y est question de pouvoir, d'argent, de bourse, d'influences et de trahison....
J'ai un peu tardé mais si vous voulez passer une bonne soirée télé regardez M6 ce soir :
"Entretien avec un Vampire" . Enfin un film moderne sur les vampires. Pas caricatural, une interprétation de haut niveau, un scénario efficace et solide, de très bons effets spéciaux
Ensuite "Le nom de la Rose". J'ai déjà evoqué ma passion pour Jean-Jacques Annaud, pas besoin d'en rajouter. Une enquête policière au moyen-âge, un peu d'ésoterisme, de la reflexion philosophique, un Sean Connery au sommet de son art. Un vrai régal.
A l'époque quand le film est sorti, certaines mauvaises langues ont dit en substance : "bof, un Dracula de plus". Eh bien non justement, ce n'est pas le cas.
Depuis plus de cent ans (le roman de Bram Stoker est sorti en 1897) des dizaines de réalisateurs ont d'adapté avec plus ou moins de bonheur cette formidable oeuvre littéraire.
Là où Coppolla innove et qu'il nous prend complétement en défaut est sa manière de mettre à distance le support littéraire de base tout en gardant la trame originelle. Il conserve l'arrière-plan (les lieux, les principaux personnages, les enchaînements importants) mais décide d'y inclure la légende du Prince Vlad Tepes dit "l'empalleur" qui fut l'un des seuls souverains de la Chrétienté à résister aux armées Ottomanes au moment où celles-ci déferlèrent sur l'Europe pour imposer leur joug (prise de Constantinople/Istanbul en 1453).
C'est là toute la réussite de Coppolla. A cet être extraordinaire, maître "des enfants de la nuit" tels qu'il les nomme, le réalisateur lui donne des émotions toutes "humaines" et des sentiments tels que l'amour. Car au-delà de la créature sanguinaire et sans pitié qu'il peut être, Dracula apparaît ici comme un homme rongé par un amour impossible, capable de miser jusqu'à sa propre survie pour conquérir la femme de ses désirs les plus fous.
Le film a des qualités plastiques remarquables (décors, jeux de lumières, costumes). Le casting est incroyablement juste (Keanu Reeves, Wynona Rider, Anthony Hopkins, Cary Elwes). Dracula est joué par l'un des mes acteurs préférés : Gary Oldman. Sa performance est fantastique. Il incarne un Dracula sensible et impitoyable à la recherche d'un bonheur perdu.
Ce long métrage se laisse dévorer si j'ose dire avec délectation tant son ossature est solide. Les moments d'émotion alternent avec des scènes de bravoure. Les canons du fantastique sont aussi respectés (créatures maléfiques, un peu de sang, atmospère étrange). Rien n'est gratuit.
Oubliez les poncifs du genre vus mille fois (les crucifix, les gouses d'ail, les cerceuils capitonnés) et retenez l'histoire d'un homme devenu vampire par amour est qui traverse les siècles pour retrouver sa promise.
Sur France 4 (TNT, cable et satéllite) dimanche 26 novembre à 20h40, un de mes films préférés:
"La guerre du feu" de Jean-Jacques Annaud. J'ai découvert ce film il y a une vingtaine d'années lors d'une sortie scolaire avec ma classe et dès cet instant là j'ai pris un coup de poing à l'estomac. Bien sûr que cette oeuvre est une fiction mais ma première impression fut : quel beau témoignage, tel un reportage, sur la vie des hommes (au sens générique du terme) il y a 70000 ans.
Les aventures des trois guerriers partis à la recherche du feu sonnent comme une quête mystique. Le feu est la vie. Le feu est le Saint-Graal de l'époque. Leurs aventures sont touchantes, drôles parfois (la scène de l'arbre avec le fauve). Un concentré de bonheur à l'état pur qui nous touche au plus profond de notre être.
C'est aussi une histoire de respect qui s'apprend et de comportements "humains" qui s'intégrent. Au début du film le principal personnage "prend" une de ses compagnes par dérr....à la fin du film, on passe à une copulation qui engendre une procréation. Cet aussi la naissance d'un "amour" entre deux êtres. J'admet que je donne surement beaucoup de sens aux images mais telle est ma vision des choses.
J'admire le brio de Jean-Jacques Annaud. Il sait raconter des histoires, il nous entraîne dans son sillage tel un vent violent qui balaye tout sur son passage. J'attend avec impatience chacun de ses films. Il fait parti des conteurs universels qui savent encore nous émouvoir.
Aux plus jeunes d'entre vous de découvrir cette leçon de vie.
Le dimanche 19 novembre 2006 à 20h50 sur TV Breizh (ah.....les heureux possesseurs d'un bouquet satellite) :
- "Touchez pas au grisbi". Un film de Jacques Becker (1953) qui marque le retour au premier plan d'un Jean Gabin entamant alors une seconde carrière et l'émergence d'un Lino Ventura qui allait devenir l'une des "gueules" du cinéma français.
Dans un autre registre le lundi 20 novembre à 20h50 (toujours sur TV Breizh) :
- "Mon nom est personne". Un film de Tonino Valerii (1973) avec Monsieur Henry Fonda et Terrence Hill. Une oeuvre qui marque la confrontation, la rencontre entre deux univers : celui du western hollywoodien classique fait de héros impitoyables mais justes et celui du western "spaghetti" peuplé de personnages parfois parodiques mais jamais ridicules.