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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 10:00

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L’espion est l’une des figures emblématiques du 7ème art. La mythologie et le mystère qui entourent ce type de héros alimentent sans cesse l’imagination fertile des créateurs de tout poil. Et bien évidemment l’histoire politico-militaire de la seconde moitié du 20ème siècle a largement contribué au développement de stéréotypes qui perdurent encore de nos jours.

 

Je suis comme bon nombre de cinéphiles, ces protagonistes énigmatiques, solitaires, intrépides me fascinent énormément.

 

Je suis bon public et j’adore m’immerger dans ces univers où tout n’est qu’apparences et illusions.

 

Je me suis précipité à la projection de "La taupe" mis en scène par Tomas Alfredson (auquel je vous une reconnaissance éternelle et universelle pour avoir réalisé "Morse") d’après un roman éponyme de John le Carré.

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet deux précisions : j’aurais tellement aimé que le long métrage conserve son titre original "Tinker, Tailor, Soldier, Spy" plutôt que le trop banal et trop générique "La Taupe".

 

Cher lecteur je préfère te mettre en garde pour ne pas que tu sois dupé sur la qualité du "produit" : "La Taupe" n’est pas une œuvre sévèrement "bourné" avec un rebondissement par seconde et une caméra qui tressaute sans arrêt, mais un film classique dans sa forme, au rythme très particulier où le dit et le non-dit tiennent une place si prépondérante.

 

Autre élément de taille que je vais évacuer tout de suite concerne la sempiternelle et épineuse question de l’adaptation du matériau brut. Je n’ai pas (encore ?) lu le roman de John Le Carré, j’ai donc les coudées franches pour donner mon avis et aucun point de repère. Et c’est tant mieux après tout.

 

Qu’importe l’angle d’attaque choisi mais le film en lui-même pose problème. Le long métrage de Tomas Alfredson divise déjà les cinéphiles sur le rendu final. Verre à moitié vide ? Verre à moitié plein ? Chaque camp défendra bec et ongles son interprétation.

 

Je ne vais pas bouder mon plaisir : j’ai aimé le film même si je suis resté quand même sur ma faim.

 

Le propos, la plongée au cœur du "Cirque" – surnom du MI6 en raison de sa localisation à Cambridge Circus m’a procuré des sensations que seul le cinéma peut occasionner.

 

Nous évoluons au beau milieu d’un monde où le secret, la trahison, la mort, les rancoeurs sont légions. L’amour et l’amitié sont de simples données accessoires et bien souvent elles aussi illusoires.

 

Le cadre est l’Angleterre des années 70 et la toile de fond politique et historique demeure la guerre froide entre le bloc occidentale et le bloc soviétique. George Smiley (Gary Oldman) doit traquer et débusquer une taupe russe infiltrée au plus haut niveau du Cirque.

 

Le spectateur est littéralement enthousiasmé par cette quête de vérité. Le but de George Smiley est simple : mettre à jour le traître sans éveiller les soupçons des cibles potentielles appartenant toutes à l’appareil décisionnaire du MI-6.

 

"La Taupe" est incontestablement une réussite formelle. La reconstitution de l’atmosphère des années 70 est phénoménale. Tomas Alfredson n’a visiblement pas lésiné sur ce plan là. Les pièces enfumées, les tapisseries hideuses aux motifs criards, les bâtiments marqués l'usure du temps donnent un cachet de véracité qui participe pleinement à ce phénomène d’indentification à une époque et à notre volonté de nous perdre dans un cadre qui n’est pas la notre. Une multitude de détails fourmille ici ou là. On y croit d’un bout à l’autre. Ce que l’on nomme parfois abusivement la magie du cinéma, opère pleinement ici.

 

"La Taupe" est un long métrage où la parole tient une place prépondérante et parallèlement les silences appuyés, les pauses dans le discours, les regards soutenus donnent du corps à l’ensemble.

 

Le propos est noble et séduisant mais très vite la question du rythme du long métrage pose problème. Aux nombreuses conversations, interrogatoires, mises au point succèdent d’autres conversations. "La Taupe" s’enlise dans une sorte de lenteur pénalisante. Certes je savais où je mettais les pieds mais à force de vouloir absolument tout démontrer par le verbe, au lieu de montrer tout simplement, le film perd de son pouvoir d’attraction.

 

La révélation de l’identité de la taupe, son destin et le final sans saveur particulière concluent l’œuvre sans que le grand frisson parcoure notre échine. Même dans sa conclusion le long métrage se révèle bien trop didactique.

 

Le spectateur est noyé sous une tonne d’informations, de précisions qui nécessiteraient certainement un temps d’analyse mais le long métrage avance tranquillement sans prendre la peine de se poser par moments. On a même l’impression parfois que l’œuvre s’adresse exclusivement aux amateurs de John Le Carré familiarisés au propos de l’auteur.

 

De plus j’ai choisi d’assister à la projection dans la langue de Shakespeare, ce qui représente certainement un handicap pour ce type de film où la concentration et l’attention doivent être indubitablement élevées.

 

Parler de film ennuyeux est à mon sens exagéré et malhonnête mais je pense que Tomas Alfredson n’a pas su ou voulu prendre de risques inconsidérés. Sa réalisation, soignée, léchée et bien ordonnée, manque de piquant par moments et joue trop la carte du classicisme et de la sécurité.

 

L’autre reproche majeur concerne le traitement des personnages.

 

Certes George Smiley devient au fil des minutes le protagoniste auquel nous nous identifions le mieux car le spectateur est placé dans la même position que l’enquêteur qui traque la taupe dans un ensemble où tout n’est que manipulation(s) : nous évoluons au beau milieu des faux semblants et l’ombre nous enveloppe, nous rassemblons des informations malgré tout, nous privilégions un suspect plutôt qu’un autre, puis la lumière se fait jour et la vérité éclate.

 

Smiley bénéficie d’une caractérisation qui rendrait jaloux d’autres cinéastes et son étude psychologique est de tout premier ordre tandis que les autres protagonistes sont quelque peu sacrifiés. Pendant deux heures que dure le film les Tinker, Tailor, Soldier, Spy demeurent des coquilles vides sans véritables développements ni épaisseur. Le travail de Tomas Alfreson manque de profondeur à ce niveau.

 

Et c’est bien dommage car "La Taupe" réunit un casting exceptionnel mélangeant les valeurs sûres (Gary Oldman, John Hurt, Colin Firth, Ciarán Hinds, Toby Jones), une étoile montante (Mark Strong) et deux talents très prometteurs (Benedict Cumberbatch et Tom Hardy). Il se dégage la très désagréable impression que malgré leur statut certains acteurs sont notablement sous employés.

 

Il y a comme des hésitations, des atermoiements coupables dans la gestion de tous ces egos. A force de vouloir empiler les premiers rôles masculins, "La Taupe" perd de son impact sur le public. Un protagoniste sort d’une pièce, oui et alors !!! Tandis qu’on aimerait s’attacher plus durablement.

 

Gary Oldman est excellent une fois de plus (un lieu commun à force), Mark Strong tire son épingle du jeu alors que spectateur est séduit par le duo Tom Hardy/ Benedict Cumberbatch.

 

"La Taupe" mérite quand même votre intérêt car il est de notoriété publique que les romans de John Le Carré appartiennent à la catégorie de livres de fiction dont la mécanique est très difficile à porter à l’écran.

 

Tomas Alfredson s’y est collé et son long métrage a de nombreuses qualités amoindries par quelques défauts pénalisant.

 

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