Je vous ai déjà expliqué que ce blog fonctionnait aux coups de coeur. Je ne veux pas être trop "esclave" de l'actualité immédiate et laisser libre cours à ma passion pour des films plus anciens. Quand je pense à une oeuvre en particulier, mon plus cher désir est de vous en faire profiter. Ainsi tout à l'heure j'ai pensé au film "l'exorcisme d'Emily Rose" sorti il y a un an .
Encore un film sur le diable ou la possession, pas du tout. Ce long métrage est extraordinaire par sa structure originale et l'impression qu'il laisse aux spectateurs.
En résumé : Emily Rose, jeune étudiante américaine, est morte à la suite d'un exorcisme pratiqué par un prêtre car elle se croyait possédée par le Diable lui-même. A la suite de quoi ce prêtre passe en jugement devant une Cour de Justice. Durant les débats deux thèses s'opposent : la possession ou la maladie.
C'est dans cette dualité que réside le brio du film. Ce n'est pas un film d'horreur avec une accumulation de scènes terrifiantes, c'est au contraire un film de procès qui opère des retours en arrière sur des moments dramatiques de la vie d'Emily. Les témoins de l'accusation et de la défense viennent tour à tour défendre ou réfuter l'une des thèses en présence. A chaque moment clé de la vie de cette jeune femme, les deux hypothèses sont avancées.
Ce film est remarquable aussi car il entretient une lourde et pesante atmosphère. L'oeuvre joue sur les impressions qu'il provoque et dans la subtilité. Pas de torrents de sang rouge vif, pas de monstres difformes, tout est suggéré et fait appel à notre psychologie.
Dès les premières images le spectateur est en plein drame. Il baigne dans un climat incertain. Aucune certitude ne lui est donnée Le point culminant du film se dérouLe au moment où le prêtre fait écouter au tribunal une cassette audio de l'exorcime.
"L'exorcisme d'Emily Rose" s'appuie sur un casting intéressant : Tom Wilkinson est un prêtre touchant et fort de ses convictions, Laura Linney (une des comédiennes américaines que j'admire le plus) incarne une avocate de la défense brillante mais aussi ébranlée par le côté surnaturel de l'affaire. Enfin la jeune Emily Rose est campée par Jennifer Carpenter. Sa prestation est incroyable tant par la justesse de son jeu que par l'énergie physique qu'elle déploit.
Deux heures d'angoisse, d'incertitude qui peuvent ébranler vos convictions