Nick Hume (Kevin Bacon) est un homme comblé. Sa réussite sur le plan professionnel est indéniable. Sa vie familiale est idéale : une femme aimante et deux garçons plein d'avenir.
Mais cette existence idyllique bascule un soir dans une station service. Son fils aîné est tué au cours d'un vol à mains armées. L'un des braqueurs, qui appartient à un gang, exécute froidement l'adolescent. L'assassin devait "faire ses preuves".
La vie de Nick implose. La soif de vengeance s'insinue peu à peu dans le coeur de l'homme meurtri. Ainsi il permet au meurtrier de son fils d'échapper à une condamnation pénale. Nick Hume est décidé à appliquer la Loi du Talion.
"Death Wish" est un long métrage de plus sur le(s) thème(s) de l'auto-défense et/ou de l'auto justice. Un film où la sacro-sainte vengeance est idéalisée. Le cinéma américain produit ce genre de films à intervalles réguliers pour rappeler que se venger n'est peut-être pas si mal après tout dans un univers ou règnent le chaos et l'anarchie.
On a l'impression que sur le fond, le film se contente de délivrer un message éculé. "Death Sentence " accumule ce genre de poncifs, de lieux communs sans aller au-delà de d'idées bien simplistes. L'oeuvre manque de coffre, de recul. La psychologie des personnages est nulle.
Dans "A vif" deNeil Jordan, le personnage deJodie Fosterétait troublé, ébranlé par l'engrenage infernal qui la prenait. Il y avait des doutes, des hésitations et un déchaînement de violence.
Dans "Death Sentence" la progression est linéaire, sans aucune surprise. Le personnage interprété par Kevin Bacon n'a pas ces doutes. Il s'enfonce dans la violence et la vengeance devient son unique désir. A aucun moment le héros ne se penche sur l'abîme qui s'ouvre sous lui.
Le film est truffé d'invraisemblances rédhibitoires. La chronologie du film est calamiteuse. A peine quinze minutes entre le début du film, le meurtre du fils et la réaction du père. J'aurai aimé que James Wan prenne un peu plus de temps pour asseoir ses personnage et son intrigue.
Le désir de faire un produit stéréotypé d'une heure trente (donc rentable en terme de séances journalières) l'emporte une fois de plus. Le vite fait/bien fait académique prend les pas sur l'ambition du cinéaste.
Mais heureusement le long métrage comporte quand même quelques éléments assez positifs. Le rythme du long métrage est excellent. La réalisation est soignée. Il y a une séquence de poursuite dans un parking filmée en plan séquence qui vaut le détour. Les échanges de coups de feu et les scènes d'action sont bien filmés. Les comédiens jouent justes même si nous n'échappons pas à quelques stéréotypes.
Kevin Bacon est brillant une fois de plus et la présence météorique deJohn Goodmannous rappelle que l'acteur peut participer à autre chose que des comédies.
"Death Sentence" est un long métrage dont la forme est largement acceptable mais dont la toile de fond est d'une banalité affligeante. L'auto-défense érigée en mode de fonctionnement voire même de réaction a déjà fait l'objet par le passé d'oeuvres plus soignées, plus inspirées.
Dans "Death Sentence", le survol des choses est pénible à endurer. James Wan ne révolutionne pas le genre.