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total ciné : un espace de liberté pour les fans de cinéma et les autres. Venez nombreux pour partager ma passion.

"Eldorado" par Babymad.

Une fois de plus, c'est Babymad qui a repris sa plume (enfin son clavier) pour nous livrer ses impressions sur "Eldorado". Appréciez comme moi cette chronique. Bon assez de bla bla, la parole est à la miss.




"
Eldorado", c'est l'histoire d' Yvan, la quarantaine, célibataire et bon vivant, qui se lie d'amitié avec son cambrioleur, Elie, jeune ado pommé qui cherche de quoi payer ses doses: deux générations, et malgré tout un même sentiment de solitude.

Un road movie à travers la Belgique, avec les retrouvailles des parents d'Elie comme fausse excuse au voyage. Car le fond du problème est ailleurs. L'Eldorado. C'est ce que l'on cherche durant tout le film, où est-il cet Eldorado qu'on nous promet? Le film s'ouvre avec Yvan, rentrant la nuit et découvrant sa maison saccagée. Le voleur est encore à l'intérieur. Tous les ingrédients pour un bon film de suspense ou d'action, pourtant, ... on dédramatise vite!
Bouli Lanners (dans le rôle d'Yvan) apparaît d'emblée comme la "bonne poire" - un peu trop bonne sans doute – et semble vouloir faire tomber certains clichés, en prouvant d'une manière très touchante le bon fond d'un prétendu pseudo-voleur qui "a peur des chiens".

Certaines scènes viennent carrément donner un ton humoristique voire complètement grotesque au film, comme le nudiste qui vient aider nos deux compères à pousser la voiture après une nuit agitée sous la pluie orageuse dans une caravane abandonnée. Un manque de crédibilité qui vient souligner cette aventure sans réel but; sauf peut-être celui de nous montrer le quotidien de deux bras-cassés vivant de l'abandon, dans une vie dans laquelle plus personne ne les attend. Un Eldorado bien utopique puisque le film se termine sur la séparation des deux, comme un retour à la fatalité : Elie ressombre dans la drogue, et Yvan retrouve sa solitude.

La dernière séquence - l'enterrement du chien – met d'ailleurs en scène la prédiction d'un psychopathe des vieilles voitures qui les aime "avec une bosse", comme pour dire que ce qui devait arriver, arriva.

On pourrait se demander, au terme du film, si l'amitié naissante entre les deux anti-héros est réelle ou supposée. En effet, à part pallier à leur solitude, cette amitié tend plutôt à rapprocher deux êtres que tout oppose.

Le film manque cruellement d'action, et ressemble plus volontiers à une grosse blague, mais qui se jour malheureusement sur un ton trop dramatique. En fait, Lanners fait (involontairement?) cohabiter deux genres sur une même bande, mais le résultat n'est pas franchement à la hauteur de nos espérances. A chaque changement de registre, on pense trouver enfin un équilibre, mais en vain. Tout s'enchaîne sans logique, à tel point que le spectateur ne sait plus s'il faut rire ou pleurer. Le bilan est peu positif, mais permet de nous faire réfléchir sur notre propre condition, et sur la vie elle-même. Il y a des films qui m'ont plus marqués, mais je pense que c'est à voir au moins une fois, pour tous les vrais cinéphiles : sélection officielle de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes tout de même!!
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S
le genre de film : on entre à fond dedans ou on reste en marge et l'on se fait ch...la chronique de baby et ton avis me donnent envie de le voir à coup sûr
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C
Moi j'ai adoré... Il ne se passe presque rien, et c'est justement ça qui est très fort : on est quand même ému et amusé par le presque rien. Mais bon, je comprends que tout le monde ne partage pas mon avis, c'est vrai que ça peut être chiant si on rentre pas dedans.
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B
Merci samom, bisous et bonnes vacances!!  :0010:
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