Sa licence de lettres en poche, Jean Delannoy hésite entre le journalisme, la banque et la décoration, puis finit par choisir... le cinéma ! Un milieu déjà fréquenté par sa soeur, Henriette, comédienne, et qu'il intègre d'abord en tant qu'acteur (notamment dans Casanova, réalisé par Alexandre Volkoff), avant de se tourner vers le montage. C'est par ce biais qu'il commence à se faire un nom, et se voit confier, dès 1933, la réalisation de courts et moyens métrages. L'anée suivante, il dirige son premier long : Paris-Deauville , dans lequel il dirige Armand Bernard, Georges Bever et Marguerite Moreno.
Si les années 50 débutent en beauté avec le Prix International décerné à Dieu a besoin des hommes (1950) lors de la Biennale de Venise, la décennie restera surtout celle de son désaveu par quelques uns des futurs chefs de file de la Nouvelle Vague. Mais, bien que décrié pour son académisme au fil des lignes de l'article incendiaire de François Truffaut paru dans Les Cahiers du Cinéma, cette figure du "cinéma de papa" n'en continue pas moins de tourner, accentuant un peu plus la variété des sujets qui caractérisent son oeuvre. C'est ainsi qu'il va naviguer entre Le Garcon sauvage (1961) et La Princesse de Cleves (lauréat du Grand Prix du Cinéma Français en 1961), en passant par Maigret tend un piège (1957) et Maigret et l'affaire Saint-Fiacre (1959), et qu'il confirme sa fidélité envers des comédiens tels que Jean Gabin, Michèle Morgan ou Jean Marais.
Après des années 60 plutôt prolifiques (Venus Impériale, 1961; Les Amitiés particulières, 1962; Les Sultans, 1966...), Jean Delannoy réalise un seul long métrage (Pas folle la guêpe) avant de délaisser le grand écran au profit du petit, pour lequel il met notamment en scène des adaptations de Hamlet ou Manon Lescaut. Il revient au cinéma à la fin des années 80 pour mettre en scène la vie de Bernadette Soubirous (Bernadette, 1988), puis complète sa "trilogie religieuse" avec La Passion de Bernadette (1989) et Marie de Nazareth (1994), son dernier film. (1956), nouvelle adaptation du roman de