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total ciné : un espace de liberté pour les fans de cinéma et les autres. Venez nombreux pour partager ma passion.

"Cloverfield" : waouhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

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Mon aventure "Cloverfield", commencée sur ce blog le 10 juillet 2007, a pris fin aujourd'hui à 14h08 quand les lumières de la salle se sont rallumées.

C'était LE film que j'attendais en cette année 2008. Un évènement cinématographique de premier ordre. Les jours précédents j'étais plein d'angoisse : "et si "Cloverfield" était un bide retentissant ?".

Heureusement pour moi, le long métrage initié par JJ Abrams et réalisé par Matt Reeves est une réussite totale.

Pour entrer de plein pied dans cette chronique je ne vais pas être très original. J'ai lu ici ou là, depuis mercredi, plus ou moins la même phrase : "Cloverfield" n'est pas qu'un Buzz ou une opération de marketing très réussie, c'est avant tout un film avec une histoire, une réalisation soignée, efficace et de jeunes comédiens qui se révèlent à l'écran. Car toute stratégie implique qu'il y ait du fond. La forme ne suffit pas.

D'entrée le parti pris du film étonne, subjugue (ou a pu en déranger plus d'un) : le spectateur est au cœur du film avec les principaux personnages du long métrage. Il est un témoin privilégié de terribles évènements. Mais son regard est à postériori. Nous regardons une cassette retrouvée par l'armée américaine. Sur cette bande se trouvent des images chocs : en moins de 7 heures, une monstrueuse créature apparait et détruit New-York.

Dans "Le projet Blair Witch", référence qui s'impose à nous dés les premiers instants de "Cloverfield", nous campions en forêt avec trois jeunes étudiants, dans le cas présent, nous allons tous ensemble fêter le départ de Robert Hawkins (Michael Stahl-David)  qui doit s'envoler prochainement pour le Japon pour y occuper un poste de Vice-Président dans une importante société. Au cours de la soirée, Robert Hawkins croise son ex-petite amie Beth (Odette Yuthman).

Hud (T.J Miller), vidéaste amateur d'un soir, immortalise tous ces moments...

La fête bat son plein quand l'incroyable survient : le bâtiment et les les environs subissent de violentes secousses.

A partir de ce moment là, soit une vingtaine de minutes après le début du film, le long métrage bascule dans la frénésie totale. La longue séquence d'introduction est terminée. Place au chaos et l'horreur.

Un sentiment décuplée par cet œil omniscient qu'est la caméra amateur : nous voyons la tête de la statue de la Liberté rouler à nos pieds et les immeubles se détruire dans un fracas assourdissant.

Nous somme plongés au milieu de scènes qui rappellent la panique survenue après les évènements du 11 septembre. Les consignes d'évacuation données par des policiers dans la rue renvoient aux images d'une triste réalité.

Le souci du réalisme est total. L'emploi de la caméra mini DV destructure notre univers cinématographique traditionnel. Point de références classiques qui permettent de nous y retrouver ou de nous poser. L'emploi à minima de moyens techniques sert la forme et distille angoisse et panique à souhait.

Dès l'instant où nous savons qu'il ne s'agit pas d'un tremblement de terre ou d'une offensive terroriste mais de l'attaque d'un monstre, le film prend la forme d'une course contre la montre et d'une fuite en avant. Un groupe restreint de survivants  part à la recherche de l'ex-petite amie du héros.

Tout va très vite, trop diraient certains. La subjectivité de chaque instant, de chaque plan de caméra impressionne le spectateur. Le résultat est atteint : j'étais rivé au fauteuil. 

Les apparitions sporadiques du monstre font régner le chaos et la panique dans un New-York délabré. Je trouve que la scène sur le pont est l'un des passages clés de "Cloverfield" : la réalité du monstre devient palpable. Son potentiel destructeur aussi.

Cette "réalité" partielle (le camescope filme le sol, des parties de visages ou des morceaux de corps) sert l'histoire. Pas un seul plan de caméra qui nous suggère ou qui nous dit : voilà le monstre. Tout n'est qu'ombre ou infime morceau. La créature n'apparait qu'à la fin du film dans sa globalité. Et quel monstre.

Mes chères lectrices et mes chers lecteurs je vous respecte trop pour vous dire : la créature est ainsi faite. Je voudrais que le buzz continue encore pour quelques jours ou semaines pour les malchanceux qui n'auraient pas encore vu "Cloverfield".

La seule chose que je peux vous affirmer est que le monstre est très réussi. Sa réalisation va au-delà de mes espérances les plus folles. Merci au passage aux initiateurs de cette stratégie "Cloverfield". Les divers éléments portés à notre connaissance au cours des mois passés n'ont en rien dévoilé les secrets de la bête.

Contrairement à ce que je pensais à l'origine, "Cloverfield" n'est pas qu'un film de monstre. La créature est présente à peine 3 ou 4 minutes en cumulé sur l'heure et demie qui s'écoule sous nos yeux. Un temps de la narration quasi identique à la durée du film au passage. La catastrophe est entrecoupée de brefs flash-back symboles d'un bonheur passé. Le monstre est l'élément qui perturbe tout, qui sème mort et destruction sur son passage. Mais l'essentiel réside ailleurs.

Le vrai centre d'intérêt du long métrage est le combat d'humains pour leur survie. La séquence qui se déroule dans le métro de New York est l'archétype de cette lutte. Une joute à mort dans l'inconnu et l'obscurité. Un passage saisissant. L'angoisse est à son comble. La panique règne au sein de ce microcosme humain. Leur parcours est rythmé par les commentaires exaspérants d'Hud le cinéaste en herbe.

"Cloverfield" est une réussite cinématographique incontestable. Un film de genre abordé sous un angle très judicieux. Nous vivons une catastrophe par le petit bout de la lorgnette. L'un des nombreux points positifs du film est de ne rien révéler sur les origines du monstre. Le mystère reste entier. La mise en scène brutale, efficace, stylisée renforce l'impression de vitesse et le sentiment d'angoisse permanente.

"Cloverfield" adresse aussi quelques coups de griffe à notre monde moderne. Quand la tête de la statue de la liberté tombe, que font les êtres humains ?, ils filment ou prennent des photos au lieu de fuir. Et que font-ils lors de la panique généralisée : certains pillent des boutiques Hi-tech.

J'ai vraiment pris un pied énorme avec "Cloverfield". Un long métrage attendu au tournant par la génération internet. Un film original qui a pris le parti de faire voler en éclats les codes du genre. Et hormis le générique final, le film n'a pas de bande originale. Déroutant.

N'est ce pas ?

Même si "Godzilla" est une référence évidente, la forme de "Cloverfield" est à mille lieues du film de monstre classique.

Ah si je pouvais j'y retournerais de suite...

ps : je ne sais pas si je vais pouvoir écrire autre chose ce soir mais ces deux chroniques m'ont usé.
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V
Un vrai tour de force, extrêmement bien pensé et qui procure de vraies sensations. Cela dit, le côté virtuose de l'ensemble éclipse un peu l'aventure humaine, on s'ébaubit sans vraiment se passionner. Très, très fort.
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S
quel bon commentaireargumenté et tout et toutun regard originalplus
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S
Bonjour, "Cloverfield" est clairement bien plus qu'un vulgaire film catastrophe sans intérêt. S'il n'est pas dénoué de facilités scénaristiques, ça n'enlève rien à l'efficacité de cette incroyable expérience qu'est son visionnage : une expérience éprouvante et originale qui doit sa particularité bien plus au parti pris graphique qu'à son scénario (convenu certes, mais d'une importance plus que relative). Cela dit, la superposition des deux films est une très bonne trouvaille et nous offre quelques courts instants de répit (pourtant, il convient de rester attentif) au coeur de cette folie hallucinante qu'est ce film. Très certainement l'un des films de monstres les plus réussis d'Hollywood ! À voir, et au ciné de préférence pour en ressentir au mieux tous les effets... Et pour pour répondre à Gally, les personnes qui filment dans des moments improbables ne sont pas rares. Il suffit de voir les nombreuses vidéos faites durant le tsunami en Asie (où les gens continuaient de filmer au lieu de fuir le raz-de-marée approchant) par exemple pour s'en convaincre. Dans le film, Hud se sert de la caméra pour éviter de craquer. Filmer lui offre une certaine distanciation avec la folie environnante et l'empêche d'y penser réellement (il répète d'ailleurs souvent qu'il doit filmer). Dans son esprit, il ne peut pas faire autrement que de filmer et de, ainsi, laisser une trace. Amicalement, Shin.
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L
ben moi je viensd'aller le voir, et j'ai du prendre du doliprane...ma critique : http://uraken.over-blog.net/article-16496480.html
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O
je suis allée voir "cloverfield" aujourd'hui ! tu trouveras ce que j'en ai pensé sur mon blog ! 
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